Réserve

Définition spécifique au livre

Eukuan nin matshi-manitu innushkueu par An Antane Kapesh

Au commencement de la colonisation de l’espace appelé aujourd’hui Québec par la France, soit entre le début du 17e siècle jusqu’à la prise de l’espace sous la gouverne britanniques, soit en 1763, le succès des activités commerciales comme la traite des fourrures sous l’égide d’intendants coloniaux et de compagnies privées, telles que la Baie d’Hudson, dépendait du contrôle qu’ils exerçaient sur le territoire. Les Innus qui occupaient le territoire selon un mode de vie nomade faisaient obstacle à ce développement. C’est dans ce contexte que la création du système de réserve est intervenue. Les réserves garantissaient la sédentarisation progressive des Innus8. L’emplacement des communautés était choisi en fonction des territoires que le colonisateur cherchait à exploiter. On dégageait des territoires riches en ressources et on installait les Innus sur des terres inutiles pour ce type de commerce. Ces lieux si bien connus sous le nom de réserves ne sont pas indiqués ainsi sur les panneaux de signalisation routiers. C’est une « parcelle de terrain dont Sa Majesté est propriétaire et qu’elle a mise de côté pour l’usage et au profit d’une bande indienne, reconnue comme telle selon cette même loi ». 1 1 Il s’agit ici de la Loi sur les indiens créée par le gouvernement britannique en 1876. La réserve est donc avant tout un statut légal. Les Autochtones vivant dans les réserves font face à des problèmes, car ils sont limités quant à leur pouvoir politique et économique. Le système éducationnel est défavorable, car il ne prend pas en compte les principes d’apprentissage des peuples autochtones : la création de réserves constituait surtout un moyen de concentrer les Autochtones dans un lieu restreint, de les évangéliser, « d’éduquer » leurs enfants en les expédiant dans des pensionnats et de tenter de les assimiler au mode de vie des Européens en les assimilant et en leur apprenant les rudiments de l’agriculture. Le but ultime était de transformer ces réserves en municipalités. Les infrastructures limitent la mobilité géographique et ostracisent ainsi ces communautés du reste du territoire. Les problèmes de santé sont plus fréquents: maladies du coeur, diabète, obésité, cancer, alcoolisme, toxicomanie car on change radicalement leur alimentation et mode de vie.

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On pleure pas au bingo par Dawn Dumont

Terme colonial qui désigne l’espace réservé aux communautés des Premières Nations, attribué par les autorités coloniales. Les réserves ont été créées sous la Loi sur les Indiens. Ce sont des terres détenues par la Couronne Britannique que les membres des communautés peuvent utiliser et qui sont parfois réglementées sous différents traités ou ententes. On dénombre 3100 réserves au Canada. Bien que toujours utilisé dans le monde administratif et par certains membres des Premières Nations, par exemple par l’autrice Dawn Dumont dans On pleure pas au bingo, il est recommandé par plusieurs de remplacer ce terme par « communauté ». 2 2 Mikana, Op. Cit.

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