Rosa Pires

Ne sommes-nous pas Québécoises ?

Ne sommes-nous pas Québécoises ?
Ne sommes-nous pas Québécoises ?

Publication

Montréal : les éditions du remue-ménage (2019)
Ne sommes-nous pas Québécoises ?
ISBN: 978-2-89091-666-1

Description : 144 pages 

Type de document : Livre imprimé, e-pub, PDF 

Niveau : Collégial, université 

Extrait

« Malgré ses multiples politiques axées sur l’interculturalisme, l’État québécois oblige encore les membres des communautés culturelles à se positionner en tant que plaignants lorsqu’ils souhaitent voir leur citoyenneté reconnue en retour de leurs efforts et de leur travail. Pourquoi les femmes immigrantes et racisées sont-elles perçues comme des quémandeuses de droits sociaux lorsqu’elles n’aspirent qu’à une citoyenneté de plein droit ? Doivent-elles encore prouver leur humanité (…) ? L’État québécois prétend servir de modèle interculturel à d’autres sociétés d’immigration sans avoir le courage d’examiner ses failles en profondeur. » (page 14)  

Biographie de l’autrice

Québécoise de deuxième génération d’immigration – ses parents ayant quitté le Portugal pour le Québec dans les années soixante – Rosa Pires se dit avant tout féministe, antiraciste et de gauche. Son identité étant à la croisée de divers groupes sociaux, elle n’hésite pas à affirmer que son « dos a servi de pont », notamment dans ses implications communautaires. Détentrice d’une maîtrise en science politique et ensuite inscrite au doctorat en sociologie (UQAM), elle a été attachée politique au Parti québécois puis candidate pour Québec solidaire. De profonds questionnements sur sa place dans la société québécoise s’opèrent chez elle : du discours de Jacques Parizeau sur le vote ethnique en 1995 au projet de Charte des valeurs québécoises de 2013, elle observe de nombreuses factures identitaires qu’elle décrit dans l’essai Ne sommes-nous pas Québécoises ?, paru en 2019. Elle est aujourd’hui experte-conseil et formatrice sur les questions d’inclusion, de diversité, d’équité et de genre.  

Rosa_Pires crédit Chloé Charbonnier
Photo: Chloé Charbonnier

Résumé

Fruit d’entretiens accordés à dix Québécoises de deuxième génération d’immigration, cet essai présente les réflexions de féministes qui font face au dépouillement de leur agentivité par une société qui les cantonne à la lisière de la citoyenneté. Se sentant tantôt exclues ou effacées, celles à qui on rappelle constamment qu’elles font partie du problème, qu’elles doivent prouver leur légitimité et surtout être reconnaissantes – malgré les oppressions vécues ! – construisent leur propre identité transculturelle. Ce faisant, elles questionnant leurs appartenances, leurs citoyennetés concurrentes, leurs inconforts et leurs convictions face aux questions identitaires et politiques. Plus précisément, elles témoignent d’expériences douloureuses et de nombreuses désillusions alors que la majorité leur impose une citoyenneté racialisée. Conséquemment, leur lutte est de devenir visible, de revendiquer leur inclusion et de voir leurs savoirs reconnus. Elles expliquent que ces démarches s’inscrivent dans une chronologie d’événements marquants de la scène politique québécoise durant lesquels des moments de dissonance les ont déstabilisées, le néoconservatisme couplé au néolibéralisme menaçant jusqu’à leur propre sécurité. Ce constat rappelle l’importance de l’analyse intersectionnelle des oppressions, de réelles mesures d’égalité des chances et de la valorisation d’une culture commune qui tienne compte de la diversité. L’objectif : l’émancipation de toutes les femmes.  

Situer l’œuvre

Le choix du titre de l’essai Ne sommes-nous pas Québécoises ? n’est pas anodin ; il renvoie à ce cri du cœur d’une Afro-Américaine abolitionniste, Sojourner Truth, qui lança « Ne suis-je pas une femme ? » lors d’une assemblée de suffragettes en 1851. Elle soulignait ainsi qu’elle ne se retrouvait pas dans les revendications des femmes blanches du Nord à cette époque. De la même manière, Rosa Pires demande en quoi des femmes nées au Québec de parents immigrants devraient continuellement se battre pour qu’on les reconnaisse comme citoyennes à part entière. 

Qui sont-elles ?  

Afin de bien circonscrire le travail d’analyse des réponses aux questions posées aux dix Québécoises du livre, l’autrice a identifié certains critères. Ainsi, les dix personnes sont des femmes issues de la deuxième génération d’immigration, ce qui se traduit ainsi : « toute femme de 18 ans et plus, née au Canada ou arrivée en bas âge, dont les parents ont immigré au Québec et dont le parcours scolaire ou social s’est fait principalement au Québec ». (p. 17) Elles appartiennent à la catégorie « visible » – ni blanches ni d’ascendance européenne. Elles s’identifient toutes comme féministes et sont toutes engagées socialement et/ou politiquement.

Le parcours de l’autrice l’a amenée à se questionner : « Ne me situant jamais tout à fait dans le Nous, ni tout à fait dans le Eux, voire dans le Elles, cette zone dedans-dehors des frontières de l’appartenance s’est imposée à moi ». (p. 7) Impliquée dans le mouvement souverainiste québécois, elle vit des moments douloureux qui deviennent de véritables fractures. Le projet de Charte des valeurs du gouvernement du Parti québécois (PQ) en 2013 représente un moment charnière dans ce parcours, elle qui s’identifiait à une forme ouverte de nationalisme dit modernisateur (voir le glossaire à la fin de ce guide). C’est d’ailleurs dans le cadre d’activités de mobilisation contre le projet de Charte du PQ qu’elle a rencontré certaines des femmes interviewées dans le livre (les autres sont des connaissances de longue date). Les entretiens se sont ainsi tenus peu après cet épisode marquant pour plusieurs d’entre elles, soit en 2015. Le livre est paru en 2019 alors qu’entrait en vigueur la loi 21 du gouvernement de la Coallition Avenir Québec (CAQ) interdisant le port de signes religieux dans certaines professions.  

Le projet de loi 60 : La Charte des valeurs québécoises 

À l’automne 2013, le gouvernement dirigé par le Parti québécois dévoile le contenu de la Charte des valeurs québécoises. L’objectif officiel de cette charte est d’assurer la laïcité de l’État. Elle se veut notamment une réponse à diverses controverses médiatiques et sociales à l’endroit des accommodements raisonnables et préconise la neutralité religieuse par le biais de cinq propositions. L’une d’elles est l’interdiction du port de tout signe religieux visible et à caractère démonstratif, incluant le turban, le hijab et la kippa pour toutes les personnes assurant la prestation des services pour l’État. Cette proposition soulève une importante controverse sociale et divise profondément la population québécoise 1 1 L’Encyclopédie canadienne, « La Charte des valeurs québécoises », https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/la-charte-des-valeurs-quebecoises (novembre 2023) .  

Plusieurs manifestations se tiennent au Québec, entre autres dans les rues de Montréal, où plus de 4 000 personnes se réunissent le 14 septembre 2013 pour protester contre la charte. En effet, celles et ceux qui s’opposent à ce projet soulignent qu’elle recèle des éléments d’islamophobie et de xénophobie, et qu’elle préconise une « catho-laïcité » et non une véritable laïcité. La semaine suivante, c’est au tour des personnes approuvant la charte de manifester dans les rues de Montréal. Selon plusieurs, la charte est la seule façon de protéger les valeurs du Québec 2 2 Ibid. .  

À la suite des élections provinciales de 2014, le projet de loi 60 est abandonné 3 3 Ibid. . Par contre, une loi présentant des similitudes entre en vigueur en mai 2019 alors que le Québec est gouverné cette fois par le parti de la CAQ. Il s’agit de la loi 21 qui interdit notamment le port de signes religieux pour diverses professions en situation d’autorité 4 4 Gouvernement du Québec, « À propos de la Loi sur la laïcité de l’État » https://www.quebec.ca/gouvernement/politiques-orientations/laicite-etat/a-propos-loi-laicite (novembre 2023) .

Thématiques – enjeux 

Se retrouver entre des interstices et des intersections 

Dans l’essai Ne sommes-nous pas Québécoises ?, Rosa Pires nomme « interstices » ces espaces ni dedans ni dehors dans lesquels se retrouvent les personnes issues de la deuxième génération d’immigration. Alors que la société semble toujours diviser la population en deux catégories, les femmes qui témoignent dans le livre ont parfois un pied dans l’une et un pied dans l’autre. Notons les binarités suivantes :  

  • Faire partie de la majorité francophone ou faire partie des minorités linguistiques : les Québécoises et Québécois de deuxième génération de l’immigration parlent français, mais aussi souvent une ou des langues issues de leur culture d’origine.  
  • Faire partie du groupe dominant qui accueille les personnes nouvellement arrivées ou faire partie du groupe qui se fait accueillir : même si, nées ici, les femmes interviewées dans le livre n’ont pas besoin d’être accueillies, on les traite parfois comme si elles venaient d’arriver, alors qu’en fait, elles accueillent à leur tour. 
  • Faire partie du mouvement féministe lié à la question nationale, qui a longtemps porté peu d’attention aux oppressions vécues par les femmes autochtones, immigrantes et racisées (et dans certains cas, qui continue de les exclure), ou faire partie du groupe des femmes immigrantes. En tant que femmes issues de la deuxième génération d’immigration notamment, elles se sentent ignorées du premier groupe (voire disqualifiées d’emblée) tout en ayant une perspective différente du second. 

En plus de se sentir ballotées entre des catégories binaires supposément opposées, mais auxquelles elles appartiennent toutes d’une manière ou d’une autre, les femmes de deuxième génération d’immigration se retrouvent aussi à l’intersection de plusieurs oppressions. Discriminées à l’embauche (racisme), renvoyées à des stéréotypes sexistes, victimes d’hétérosexisme pour celles qui appartiennent à la communauté LGBTQIA2+, luttant pour des services accessibles lorsqu’elles vivent avec un handicap (capacitisme), elles se retrouvent à collaborer avec des féministes parfois d’une majorité, tantôt d’une minorité; leurs alliées de lutte d’un jour peuvent se retrouver dans l’autre camp le lendemain. D’où de nombreuses dissonances vécues.  

Questions    

  1. Rosa Pires affirme qu’« il faut beaucoup de courage pour défendre à chaque fois une opinion marginalisée dans des espaces en tension ». (p. 55) Donnez un exemple d’opinion marginalisée exprimée par une femme issue de la deuxième génération d’immigration et expliquez pourquoi elle se retrouve dans des espaces en tension. 
  2. L’autrice explique aussi que « l’identité immigrante crée des solidarités par-delà les différences ». (p 61) Comment pouvez-vous expliquer que des jeunes provenant de familles d’origines très diverses puissent se sentir complices et solidaires dans le contexte montréalais ou québécois ?   

Activité proposée    

En équipe, illustrez schématiquement les diverses catégories binaires imposées par la société ainsi que les interstices dans lesquels se retrouvent les femmes issues de la deuxième génération d’immigration. Présentez vos schémas à la classe en expliquant en quoi il peut être difficile de se retrouver continuellement dans ces interstices, ces espaces non reconnus par la société. Discutez en grand groupe des éléments communs à toutes les présentations, mais aussi des différences observées. 

La citoyenneté racialisée  

Les femmes qui témoignent dans Ne sommes-nous pas Québécoises ?, citoyennes du Québec, se retrouvent dans un processus de racialisation, c’est-à-dire que l’exclusion répétée jour après jour affecte leur sentiment d’appartenance à la collectivité et leur impose une étiquette : elles sont différentes de par leurs origines, leur apparence, leurs identités multiples – leur race (dans le sens social du terme) ou leur ethnicité. On leur concède donc une citoyenneté racialisée.  

Ce processus est douloureux, se déployant dans le cadre d’expériences d’exclusion et de désillusions : un des exemples les plus frappants est ce moment où une des femmes du livre est enfermée à clé dans une pièce d’un salon de coiffure par sa patronne, car celle-ci ne voulait pas que sa cliente, qui exprimait son intolérance envers les femmes qui portent le foulard, la voit. (p. 70) Non seulement ces femmes vivent des oppressions récurrentes, mais pire encore, on exige en plus qu’elles répondent à certains critères qui feraient d’elles de « bonnes immigrantes » (p. 73), dont un certain renoncement à des éléments de leur culture d’origine, vue comme menaçante. D’un même souffle, on leur rappelle sans cesse que c’est cette culture qui les caractérise d’abord et avant tout et les rend inaptes à représenter la majorité. Pour retourner le fer dans la plaie, on leur impose le concept d’« hospitalité coloniale », selon lequel la société d’accueil serait par essence généreuse alors que la personne immigrante reste une perpétuelle invitée. (p. 91) Ces phénomènes s’expliquent notamment par une supposée vertu supérieure de la culture dominante : au nom de certaines avancées sociales telles que les Chartes des droits, des gains obtenus par les féministes blanches, une certaine acceptation sociale des personnes homosexuelles, on en vient à penser que tout ceci est inhérent au Québec. Ainsi, beaucoup de personnes croient que le féminisme est d’abord québécois – blanc et francophone. C’est nier que cette vertu revendiquée est aussi le produit d’une histoire fondée sur le colonialisme, où cette idée d’une respectabilité particulière justifie des rapports sociaux hiérarchisés. (page 77)  

Il devient donc nécessaire de nommer le racisme et de développer une analyse des rapports de pouvoir, notamment entre femmes. Pour l’instant, il n’existe pas de rapport de force. En effet, les femmes issues de la deuxième génération d’immigration sont toujours traitées comme des citoyennes de seconde classe, même dans les mouvements sociaux, même dans certains groupes féministes, et en particulier dans le milieu du travail et dans les médias. 

Questions    

  1. À la page 68, Rosa Pires se demande : est-ce que les femmes de deuxième génération d’immigration croient « qu’il est légitime que des rapports de pouvoir maintiennent à la marge les minorités du Québec, alors que les Québécoises et Québécois dénoncent depuis la Révolution tranquille leur propre minorisation au sein du Canada ? »  Répondez à cette question en justifiant votre réponse. 
  2. Dans le chapitre 4, six événements de l’histoire récente du Québec servent de repères pour les femmes interviewées ; elles y décrivent comment ces événements ont provoqué des fractures identitaires importantes chez elles. Choisissez un de ces événements, décrivez-le brièvement puis expliquez pourquoi il s’agit d’un point de rupture pour des personnes issues d’une deuxième génération d’immigration.  

Activité proposée    

En petite équipe, décrivez ce que devrait être, selon vous, la citoyenneté québécoise. Quelle en serait la définition ? Quels seraient les critères permettant de dire qu’une personne est une citoyenne du Québec ? Que devraient être les étapes permettant d’y accéder ? Échangez ensuite de feuille de réponses avec une autre équipe. Examinez ses réponses. Y décelez-vous des problèmes, voire des enjeux éthiques ? Qui risquerait de se voir refuser l’appartenance à la société, et donc à une forme de citoyenneté, si on optait pour cette description ? Serait-ce juste d’exclure ces personnes ? Pourquoi ?  

Esthétique de l’œuvre 

Cet essai est bien entendu un texte en prose qui n’a pas de prétention littéraire. Assez court pour un ouvrage de ce calibre, il a recours aux témoignages de l’autrice par de longs passages en italiques et fait abondamment référence aux réponses des dix femmes qu’elle a rencontrées, ce qui le rend assez accessible. Il fait référence à un certain nombre de concepts plutôt complexes tels que les régimes de citoyenneté, les mythes nationaux, la décolonisation, entre autres, ce qui peut augmenter la difficulté de lecture. Les nombreuses notes en bas de page donnent des pistes intéressantes pour poursuivre plus loin les réflexions.  

Ressources

Les mots de l’autrice :  

Un peu plus d’informations sur l’autrice et son œuvre :  

D’autres œuvres qui font écho à Ne sommes-nous pas Québécoises ?

  • Hamrouni, Naïma et Chantal Maillé, Le sujet du féminisme est-il blanc ?, Montréal, les éditions du remue-ménage, 2015. 
  • Pierre, Alexandra, Empreintes de résistance, Montréal, les éditions du remue-ménage, 2021.  

Il est à noter que l’Espace de la diversité a publié un guide pédagogique sur Empreintes de résistance.  

Glossaire

Citoyenneté

La première définition de ce mot renvoie tout simplement à la pleine reconnaissance du statut de citoyen 5 5 «Citoyenneté», Dictionnaire Larousse. ou de citoyenne, et plusieurs associent donc étroitement ce concept à la nationalité officielle. Par contre, la citoyenneté dépasse cette question, car les personnes ne possédant pas encore la nationalité du pays où elles résident devraient pouvoir bénéficier, ou bénéficient, selon les pays, des mêmes droits économiques et sociaux que les nationaux, ainsi que des mêmes libertés fondamentales, et se doivent aussi d’obéir à la loi 6 6 «Citoyenneté», Encyclopédie Larousse. . Ces droits et libertés sont donc assortis d’obligations et de responsabilités 7 7 Gouvernement du Québec, «Programme Culture et citoyenneté québécoise», 2023, page 3. . 

Dans Ne sommes-nous pas Québécoises ?, on parle d’un régime de citoyenneté propre au Québec qui « offre une illusion d’égalité de fait qui peut s’avérer nocive ». (p. 28) Plus loin, Rosa Pires explique qu’une citoyenneté racialisée est imposée aux personnes issues de l’immigration à cause de leurs différences, les reléguant dans les interstices entre le Nous et le Eux.  

Autres définitions

Conservatisme

Le conservatisme est d’abord un courant politique dont les adeptes défendent lentreprise privée, un État peu interventionniste et, souvent, une politique de défense forte. Il peut impliquer des valeurs traditionnelles en matière davortement, de famille ou dautorité. 8 8 «Conservatisme», Perspective MondeUniversité de Sherbrooke. Dans l’essai, l’autrice détecte la présence tant à gauche qu’à droite de ce qu’elle appelle plutôt le néoconservatisme (p. 121) et indique que les femmes de deuxième génération d’immigration se retrouvent coincées entre ce courant associé à des projets et des lois qui menacent leurs droits (par exemple, la Charte des valeurs du PQ) et un néolibéralisme qui cause aussi des dégâts (voir définition ci-dessous) : «Au Québec, néolibéralisme et néoconservatisme dansent ensemble». (p. 123)

Autres définitions

Identité transculturelle

Selon Hédi Bouraoui, «le transculturalisme peut être défini comme un moyen de bien assimiler sa culture originelle pour la transcender, la passer, la transvaser vers dautres cultures. Il est évident que le pont établi permet deux sens de transaction culturelle, puisque le transvasement de A à B implique le mouvement inverse de B à A 9 9 Hédi Bouraoui«L’identité transculturelle et ses enjeux : le cas de Rose des sables»Érudit2000, pages 247-261. .» Rosa Pires ajoute que «dans le cas montréalais, les enfants issus de l’immigration ont combiné des éléments de plus d’une culture pour forger une identité où ils se reconnaissent les uns dans les autres.» 

Autres définitions

Nationalisme

Le nationalisme est une idéologie politique qui fait de la nation le point central de la collectivité 10 10 Alain Dieckhoff«Qu’est-ce que le nationalisme?»Les grandes idées politiques, Éditions Sciences Humaines, 2017.  ; il renvoie également à la promotion d’une nation idéalisée que l’on croit souvent menacée. Dans l’essai de Rosa Pires, il est question de plusieurs types de nationalismes. Notamment, elle oppose le nationalisme modernisateur qui, associé à l’État-providence, permet d’améliorer les conditions de vie de toutes et tous, au nationalisme identitaire. Ce dernier mise sur des caractéristiques communes du passé pour faire valoir que la majorité représente la nation alors que les minorités n’en font pas partie et en menacent même l’intégrité.

Autres définitions

Néolibéralisme

Pour les personnes se revendiquant du néolibéralisme, la libre compétition motivée par la recherche du profit constitue le seul vrai moteur du développement économique national et international. Loin dintervenir comme agent économique, lÉtat doit favoriser la libre concurrence et opter pour une politique de laisser-faire 11 11 « Néolibéralisme », Perspective Monde, Université de Sherbrooke. . On associe aussi les mesures d’austérité au néolibéralisme, en particulier les coupures dans les services sociaux. Les personnes les plus touchées lorsqu’on sabre dans les dépenses publiques étant les minorités défavorisées économiquement, dont bon nombre de personnes issues de l’immigration, plusieurs soulignent que le néolibéralisme nuit particulièrement aux personnes racisée 12 12 Caroline Joly, «Quand austérité rime avec hostilité», IRIS, 18 mars 2015; Sylvie Laurent, La Couleur du marché. Racisme et néolibéralisme aux États-Unis, Le Seuil, 2016 ; Rosa Pires, « Le racisme «banal», l’»expérience québécoise» et la pandémie »Nouveaux Cahiers du socialisme, no 24, Automne 2020. . Cette idée est aussi reformulée par Rosa Pires (voir la définition du terme Conservatisme ci-haut). 

Autres définitions

Crédits

L’Espace de la diversité reconnaît l’aide financière du Conseil des Arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec du Conseil des arts de Montréal, de la Société de développement des entreprises culturelles et de la Fondation Lucie et André Chagnon. 

  • Conseillère-experte en littérature : Lorrie Jean-Louis 
  • Consultante pédagogique : Marie Brodeur Gélinas 
  • Coordination : Selma Guessous 
  • Recherche et rédaction : Marie Brodeur Gélinas 
  • Révision linguistique : Alice Rivard 

Espace de la diversité 

1260, rue Bélanger, bur. 201  

Montréal, Québec, H2S 1H9 

Tél. : 438-383-2433 

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