Mononk Jules
ISBN: 9782923926520

Titre : Mononk Jules

Auteur : Jocelyn Sioui

Publication : Wendake, Québec : Hannenorak (2020)

Description : 321 pages

Type de document : Livre

Avertissement

Ce roman contient des scènes choquantes comportant du racisme, des discriminations, des agressions sexuelles ainsi que de la pédophilie. On y croise notamment les mots Indien, sauvage ainsi que le mot en n*.  

Extrait

« Je réalise que je n’ai fait qu’effleurer une parcelle de l’histoire autochtone du 20e siècle. Au fil de mes lectures, je me rendais compte à quel point ces peuples me sont inconnus. Il y a tant d’histoires à raconter pour constituer une ligne du temps qui tient compte de ce qui s’est réellement passé dans ce grand pays. Cette Histoire ne se résume pas à quelques guerriers, quelques politiciens que j’ai croisés pendant mes recherches. Elle ne se réduit pas non plus aux pensionnats, à la pauvreté et aux luttes qui ont été menées. Elle ne se limite pas à Jules Sioui. Cette Histoire est immense, car c’est celle de la création d’un pays. » (p. 308) 

Biographie de l’auteur

Jocelyn Sioui est un artiste multidisciplinaire wendat, originaire de Montréal. Il est marionnettiste, comédien et auteur. En 2013, il a fondé le OUF ! Festival Off Casteliers, l’évènement annuel qui rassemble le plus de marionnettistes au Canada. Il a publié son premier livre Mononk Jules chez Hannenorak en 2020. Après l’avoir adapté au théâtre en 2021, Jocelyn Sioui a interprété la pièce de théâtre documentaire Mononk Jules en solo à travers le Québec. À travers ce processus artistique, l’auteur confronte les questions qu’il porte à l’égard de Wendake, communauté autochtone dans laquelle il n’a pas grandi, mais dont l’héritage et les souvenirs lui ont été légués par sa famille. En 2021, Mononk Jules a été sélectionné comme finaliste pour le prix Voix Autochtone.  

Jocelyn Sioui - Crédit Marie-Julie Garneau
Photo: Marie-Julie Garneau

Résumé de l’œuvre

Jocelyn Sioui se lance sur les traces de son grand-oncle, Jules Sioui, l’un des plus grands activistes autochtones du 20e siècle au Québec. Il relie patiemment les archives historiques, les documents accumulés par sa famille et les souvenirs pour redonner la voix à cette figure oubliée par la mémoire collective. Une proximité avec ce personnage complexe émerge alors que l’auteur cherche à le connaître et le comprendre. Les réflexions intimes côtoient les informations factuelles pendant qu’il nous raconte sur un ton familier la Grande Paix, la Proclamation Royale et la Loi sur les Indiens. Nous comprenons que la discrimination et la ségrégation ont façonné la réalité de Jules Sioui longtemps avant qu’il ne décide de lutter pour la souveraineté des Premières Nations. Nous suivons cet activiste lors de nombreuses collisions avec l’administration coloniale. Jules Sioui est emprisonné à plusieurs reprises. C’est lors de son dernier séjour carcéral qu’il entreprend une grève de la faim de 72 jours afin de protester contre le traitement discriminatoire subi par les siens. 

Tout au long du livre, l’auteur nous incite à questionner comment on écrit l’histoire ainsi qu’à chercher ce qui a été occulté de ce récit. Il applique la même vigilance dans sa quête pour trouver des réponses sur Jules Sioui. Il est fasciné par ce grand-oncle et par la résistance implacable avec laquelle celui-ci s’opposait aux injustices. Malgré tout, l’auteur doit confronter les côtés sombres de cette figure historique et de l’héritage qu’il a légué à Wendake. Jocelyn Sioui livre finalement un récit personnel et multidimensionnel qui le connecte au passé de son peuple, de sa communauté et de sa famille.

Situer l’œuvre

Les premiers auteur.ices autochtones ont commencé à publier des œuvres littéraires dans les années 70 au Québec. À cette époque, on a identifié chez ces auteur.ices la présence d’une « écriture de résistance » 1 1 Marie-Ève Bradette, « Elles se relèvent: penser la résurgence dans la langue et la littérature Innues », analyses Revue des littératures franco-canadiennes et québécoise vol. 14, no 1, 2 juillet 2019, p. 100125, https://doi.org/10.18192/analyses.v14i1.4310. . On parle d’un style politisé et historique où le colonialisme est dénoncé à travers une prise de parole qui s’ancre dans l’expérience personnelle. À cet égard, on peut penser à l’œuvre populaire Eukuan nin matshimanitu innu-iskueu/Je suis une maudite sauvagesse publiée en 1976 où An Antane Kapesh raconte l’histoire de la colonisation à partir de son vécu. Mononk Jules s’inscrit dans cette tendance à retracer le fil de l’histoire à partir d’une perspective autochtone, afin de montrer le versant caché d’un passé partagé. Mononk Jules participe donc à ce courant de littérature autochtone où le récit de soi côtoie l’essai.  

Jocelyn Sioui décrit d’ailleurs son livre comme un « essai littéraire » 2 2 Jocelyn Sioui, « Mononk Jules : Livres », https://jocelynsioui.ca/project-details/ (12 septembre 2023). puisqu’on y trouve une forme hybride où des sections factuelles côtoient une prose plus littéraire. L’auteur avertit son lectorat dès les premières lignes de son livre qu’il n’est pas historien. Il livre plutôt une analyse personnelle de l’histoire qu’il construit à partir de ses expériences, des témoignages de sa famille et des archives. Une temporalité multiple nous permet de suivre à la fois le parcours personnel de l’auteur, l’histoire de son grand-oncle Jules Sioui et des événements historiques précis. L’auteur explore ainsi l’omniprésence du colonialisme en montrant des manifestations de ce système à différentes époques.  

« Soixante-quinze ans plus tard, l’État répète toujours qu’il écoute. Une redondance sénile. C’est comme parler des heures avec un vieux qui a éteint son appareil auditif et qui hoche la tête avec un sourire pour vous faire croire qu’il suit la conversation. Vous écoutez, mais entendez-vous ? » (p. 125)  

Thématiques – Enjeux

1. L’histoire

« « Occulter », c’est cacher la vérité. Et cacher la vérité, c’est mentir un peu. On occulte beaucoup de choses quand on enseigne ou raconte l’histoire sous prétexte qu’on ne peut pas tout raconter. Donc, de mentir un peu, on se met à mentir beaucoup, parfois même à raconter n’importe quoi. » (p.22)  

Pour Jocelyn Sioui, l’histoire du Canada est incomplète. Plus encore, on a délibérément effacé les Autochtones du récit. Souvent, les seules choses que les élèves apprennent à l’école sur les Autochtones portent sur leur mode de vie avant la colonisation. Les premiers peuples se retrouvent ainsi relégués au passé, ce qui génèrent des représentations stéréotypées qui mènent à une invisibilisation de leur histoire récente et présente? L’auteur est convaincu que « pour réduire le fossé qui sépare les Premières Nations avec le reste du Canada, il faut recoudre les histoires. » 3 3 Salon du livre de Montréal, « Jocelyn Sioui », https://www.salondulivredemontreal.com/auteurs/jocelyn-sioui, (18 avril 2023).

Jocelyn Sioui se donne la mission d’expliquer une partie de l’histoire des Autochtones et de Wendake parce qu’il considère que cette compréhension est nécessaire pour que ses lectrices et ses lecteurs soient en mesure de comprendre les peuples autochtones. Pour lui, cette connaissance est le point de départ d’un dialogue. Bien sûr, ce processus exige qu’on regarde le passé en face et qu’on reconnaisse les stigmates qu’il a laissés. Pour Jocelyn Sioui, en nommant les choses avec exactitude, on fait preuve d’un respect qui permet de rapprocher, mais aussi de guérir.  

« Je vais vous raconter la chute d’un héros. Et vous montrer comment les parts d’ombre sont parfois si dures à dire qu’on préfère les taire et les oublier. » (p. 281)  

L’auteur nous pousse ainsi à regarder les failles et même les crimes. Il s’éloigne des piédestaux sur lesquels on place souvent les héros et remet en question cette tendance à vouloir montrer seulement la bonne version d’un événement ou d’une personne. Dans les histoires racontées par l’auteur, les paradoxes sont nombreux. Jocelyn Sioui tient à laisser ses lecteurs tirer leurs propres conclusions.  

Question 1 : Pourquoi Jocelyn Sioui prend-il la décision de parler des agressions sexuelles commises par Jules Sioui 4 4 Publitas, «Mononk Jules», https://view.publitas.com/spec-du-haut-richelieu/carnet-lart-du-mot-juste-mononk-jules/page/1, (12 septembre 2023).  ?  

Question 2 : D’après-vous, qu’est-ce que l’auteur veut dire quand il parle de recoudre l’histoire des peuples autochtones avec celle des Québécois ?  

Exercice proposé : Identifiez des événements ou des passages de l’histoire canadienne que vous ne connaissiez pas avant de lire ce livre. Comment ces nouvelles connaissances modifient-elles votre manière de comprendre l’histoire du Canada ?  

2. Résistance

Au début du livre, Jocelyn Sioui réalise qu’il ne connaît presque rien sur son grand-oncle et sur l’histoire des peuples autochtones en général. Il se lance alors dans de longues recherches pour trouver des réponses à ses questions. À travers cette enquête, l’auteur est confronté à des réalités historiques difficiles comme le colonialisme, l’assimilation et la ségrégation. L’éveil progressif de Jocelyn Sioui à ces structures d’oppression fait d’ailleurs écho à celui de Jules Sioui.  

« Une chose est certaine, durant ces cinq années, Jules s’est politisé sans relâche. […] Tout comme je l’ai fait pour le connaître, lui, il s’est intéressé au droit, à l’histoire, à l’actualité avec avidité. Il nourrissait son indignation. » (p.86)  

En s’éduquant sur les discriminations subies par les peuples autochtones depuis plusieurs générations, Jocelyn et Jules se politisent tous les deux. Ils constatent les répercussions que des injustices historiques ont entraînées sur leurs proches, leur famille, ainsi que sur eux-mêmes. Les informations qu’ils trouvent leur permettent de mieux comprendre leur propre réalité.  

« Bien sûr je ne crois pas que Jules Sioui soit devenu un fauteur de trouble du jour au lendemain. Ça s’est fait au fil de conversations avec sa fratrie, ses cousins, cousines, mononcles, matantes. On a dû lui parler quotidiennement du déracinement des Quarante Arpents […]. Et on lui aura aussi parlé d’un fier guerrier qui allait devenir son mentor posthume, en quelque sorte, un fouille et un brasse-merde de première : Stanislas Sioui. » (p. 64)

On sent d’ailleurs une filiation entre le combat de Stanislas Sioui au 19ième siècle, la colère et l’indignation portée par Jules Sioui au 20ième siècle et le ton utilisé par Jocelyn Sioui aujourd’hui. La frustration se propage comme le signal d’une prise de conscience importante. Les réalités que l’auteur dévoile pourraient d’ailleurs provoquer les mêmes réactions chez les lecteurs de Mononk Jules. Jules et Jocelyn refusent d’accepter tacitement le traitement injuste réservé aux peuples autochtones : la colère, l’indignation ainsi que le ressentiment sont les symptômes de cette résistance.

« Pour Mononk Jules, il n’y a pas de plan B. Il faut lutter. “Il est encore temps pour tous les Indiens de s’unir la main dans la main, de se lever comme un seul homme et de dire au gouvernement de réformer cette situation.” » (p. 114)

Pour survivre, les Autochtones ont dû lutter contre les modèles et les institutions qui leur ont été imposées. Quand on parle de résistance, on parle donc des actions posées par les Autochtones pour survivre, pour démanteler le colonialisme, mais aussi afin d’être en mesure de vivre comme ils le souhaitent 5 5 Manuela L Picq, « Indigenous Politics of Resistance: An Introduction », New Diversities vol. 19, n o 2, 2017.  . Jules Sioui résiste en s’opposant à la conscription obligatoire, en fondant l’assemblée des Premières Nations, en menant une grève de la faim et plus encore.  

Question 1 : Pensez-vous que cette résistance peut donner lieu à des rapprochements entre les peuples (que ce soit entre des peuples autochtones ou bien, par exemple, avec les Québécois) ? Expliquez avec des passages du livre.  

Question 2 : Pourquoi peut-on dire que le livre écrit par Jocelyn Sioui est un acte de résistance ? 

Exercice proposé : Identifiez des passages où l’auteur utilise l’ironie pour subvertir les discours gouvernementaux et expliquez pourquoi l’auteur utilise ce ton.  

Esthétique de l’œuvre

L’objectif premier de Mononk Jules est de relater le parcours de vie de Jules Sioui. La narration est cependant entrecoupée par de multiples détours qui brisent la linéarité. L’auteur s’éloigne souvent du personnage de Jules afin d’expliquer le contexte politique et historique plus large des peuples autochtones. Beaucoup des éléments qu’il tente d’expliquer sont très complexes en raison des aspects légaux, politiques et historiques auxquels ils touchent. L’auteur se donne la mission de les simplifier afin que son public puisse saisir facilement les notions de base pour comprendre la réalité des peuples autochtones du Québec et du peuple wendat plus particulièrement.  

Pour rendre l’histoire digeste, Jocelyn Sioui s’appuie sur son expérience de conteur et utilise l’humour, l’ironie et la familiarité afin d’encourager ses lectrices et lecteurs à suivre le récit. Au départ, l’auteur s’attaque à une légende familiale. Le propos qu’il livre suit le rythme de l’oralité dans un style qui ressemble beaucoup au conte. Le joual se mêle à des expressions colorées qui font contraste avec les sujets durs abordés dans ce livre.

« Mononk Jules est de ceux-là. De ceux qui devraient voir leur nom briller dans nos livres d’Histoire, de ceux que certains ont essayé d’en effacer la moindre trace. Mais ils n’y arriveront pas. Pas tant qu’ils ne réussiront pas à me faire taire. Je me suis dit que j’allais la raconter son histoire, jusqu’à plus soif, jusqu’à, je sais pas moi, on ait une date qui porte son nom dans le calendrier. Je manque pas d’enthousiasme, croyez-moi » (p. 18)

L’auteur s’appuie aussi sur un style cinglant qui politise son propos. Ce ton lui permet d’attirer l’attention sur l’absurdité des politiques et des décisions adoptées à l’égard des Premières Nations. Il démasque l’injustice souvent dissimulée sous les discours politiques et cherche à la montrer clairement afin que tous puissent la reconnaître. Le choix de l’auteur d’utiliser des termes qui peuvent choquer aujourd’hui comme Indien, Sauvage, fait aussi écho à ce ton. Il refuse ainsi de dissimuler ou de diminuer des réalités historiques concrètes : en effet, dans les années 1940, ils étaient encore perçus comme des Indiens 6 6 Jocelyn Sioui, Mononk Jules, Wendake, Hannenorak, 2021, p. 9-10. .

« Mais, en 1942, il y a un référendum (plébiscite) sur la conscription pour forcer les hommes à aller à la guerre, référendum au cours duquel aucun Indien n’a eu le droit de s’exprimer sur la question. Dans un autre jargon, on appellerait ça de la chair à canon. Un moyen peu subtil de faire baisser les populations autochtones sans se salir les mains. Sacré gouvernement canadien » (p.100)

Dans chaque chapitre, des anecdotes personnelles, des extraits issus de documents officiels et des citations de personnages historiques sont placés bout à bout pour dresser le portrait d’un passé incertain. Ce style découpé et éclectique reflète le processus de recherche et de rapiéçage que l’auteur a dû entreprendre afin de rassembler l’information parcimonieuse qui existe encore sur Jules Sioui. La mosaïque qu’il propose reflète la multiplicité des sources consultées et des démarches entreprises afin d’essayer de comprendre le passé, qui demeure, malgré tout, rempli de trous.

Ressources

Les mots de l’auteur :

Collage inédit produit par Kwahiatonk le 27 novembre 2020, dans laquelle une version concise du spectacle documentaire de Mononk Jules est présentée.   

Entrevue donnée par Jocelyn Sioui à l’émission Kuei ! Kwe ! le 25 septembre 2021.  

Extrait du balado Aujourd’hui l’histoire, où Jocelyn Sioui résume le parcours historique de Jules Sioui le 9 février 2021. 

Rencontre théâtrale avec Jocelyn Sioui qui parle de la pièce de théâtre Mononk Jules, filmée le 20 octobre 2021.  

Table ronde où Jocelyn Sioui échange avec d’autres auteur.ices sur le partage du savoir autochtone, le 28 novembre 2021.  

D’autres œuvres qui font écho à Mononk Jules  

Yändata’ : L’éternité au bout de ma rue, recueil écrit par un autre écrivain wendat, Jean Sioui. On y livre un portrait de Wendake à travers des anecdotes touchantes et amusantes.  

Je suis une maudite sauvagesse, roman de la première écrivaine innue, An Anatane Kapesh en 1976, dans lequel la narratrice raconte le racisme, les préjugés et la misère amenée par le mode de vie imposé par le « Blanc ». Sa voix persuasive reflète aussi la fierté et l’amour qu’elle porte à son peuple. 

Enfants du Lichen, recueil de poésie écrit par l’écrivaine d’origine innue Maya Cousineau Mollen. Elle explore les thèmes de l’histoire, de la mémoire, de la culture, du territoire et de la dépossession.  

C’est le Québec qui est né dans mon pays. Roman graphique écrit par une Québécoise, Emanuelle Dufour, qui est allée à la rencontre des Premières Nations après avoir réalisé qu’elle ne connaissait rien sur ceux-ci. Les entrevues qui y sont présentées révèlent plusieurs pans cachés de l’histoire des Premières Nations.  

Glossaire

Émancipation 

Dans son sens littéral, le fait de s’émanciper renvoie à l’action par laquelle une personne se libère d’un rapport de domination, des préjugés ou de la dépendance7. Au Canada, ce mot a été utilisé par le gouvernement pour convaincre les Autochtones d’abandonner leur culture et leur statut distinct. Le processus d’émancipation était réservé aux Autochtones qui étaient considérés comme assez « civilisés » : un Autochtone pouvait s’émanciper après avoir obtenu un diplôme universitaire, par exemple. L’émancipation a fait partie des techniques d’assimilation utilisées par le gouvernement pour éliminer «le Problème Indien».   

Si vous voulez en apprendre plus sur l’assimilation et sur les stratégies utilisées par le gouvernement pour éliminer les Autochtones, vous pouvez consulter le niveau deux du parcours éducatif conçu par Mikana, le Réseau et Concordia.  

Autres définitions

Indien, Indienne 

Le mot Indien, comme le mot sauvage, est généralement perçu comme péjoratif par les Autochtones. Malgré tout, certains membres des Premières Nations utilisent toujours cette étiquette par laquelle ils ont été longtemps désignés. On peut d’ailleurs comprendre cette initiative comme la réappropriation d’une étiquette dénigrante8. De plus, ce mot est toujours d’usage courant dans la sphère légale en raison de l’existence de la Loi sur les Indiens 

Si vous avez des questions sur la terminologie à utiliser en contexte autochtone, vous pouvez consulter ce guide conçu par Mikana en 2022.  

Autres définitions

Ségrégation

L’auteur utilise le mot ségrégation pour désigner les processus institutionnels mis en place par l’État pour séparer les «Indiens» des Canadiens sur la base de leur « race ». L’auteur attire notre attention sur les aspects ségrégationnistes présents dans la Loi sur les Indiens 

Autres définitions

Wendake — Wendat

Le nom «Wendat» signifie «les habitants de l’île». Cest le nom que cette Première Nation a choisi pour se désigner elle-même dans sa langue traditionnelle, le Wendat. Ce nom désigne le territoire doù elle provient: les Wendat sont originaires d’une péninsule délimitée par trois lacs sur le territoire que l’on appelle aujourd’hui la Baie Georgienne, en Ontario. Au Québec, les membres de cette nation sont surtout connus sous le nom de «Hurons». C’est le nom que les Français ont choisi pour ce groupe autochtone en raison de leur coiffure, qui rappelait aux colons l’allure des sangliers9. Aujourd’hui ce groupe est connu sous le nom officiel de la Nation huronne-wendat 

Autres définitions

Crédits

L’Espace de la diversité reconnaît l’aide financière du Conseil des Arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts de Montréal, de la Société de développement des entreprises culturelles, et de la Fondation Lucie et André Chagnon.

  • Conseillère-experte en littérature : Lorrie Jean-Louis
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