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« Il est trois heures de l’après-midi quand Pòtay, le oungan, reçoit Mathilda Mendoza. Le sorcier s’entretient seul avec elle pendant trois heures. Will et son père restent à l’extérieur. […] Pòtay sort du temple pour venir leur annoncer qu’il traitera Mathilda Mendoza cette nuit même. La Vénézuélienne offre alors une somme supplémentaire au chauffeur-guide pour qu’il reste au ounfò jusqu’au lendemain.
La cérémonie commence à la tombée de la nuit. On allonge Mathilda Mendoza, nue, sur une natte, ses longs cheveux noirs tressés passés autour du poto-mitan. Pòtay la recouvre d’un drap blanc sur lequel a été tracé un vèvè avec le sang de sept poulets. Les tambours entament un interminable appel à plusieurs voix. Des ounsi en robes blanches entrent, dansent jusqu’à épuisement, puis sont remplacées par d’autres. Le oungan, à intervalle régulier, s’approche de la jeune femme, agite au-dessus d’elle son ason en psalmodiant une prière dans une langue inconnue. Il empoigne ensuite une carafe, la porte à sa bouche, boit quelques gorgées du liquide et en crache une partie sur la Vénézuélienne. Cette dernière ne fait que cligner des yeux. La tante de Mathilda Mendoza, assise au fond de la salle, suit la cérémonie, visiblement terrorisée. On devine qu’elle aurait voulu être à mille lieues d’ici. […]
Will se dit alors que tout ceci n’est qu’une mise en scène orchestrée pour soutirer à la riche Vénézuélienne un paquet de billets verts. Ce ne sont ni ces chants, ni ces danses, ni des sacrifices de poulets, de bœufs ou de cochons, ni encore des simagrées qui vont avoir raison du mal de Mathilda Mendoza. Elle devait être atteinte d’une affection neurologique ignorée de la science. Les hommes, dès qu’ils sont confrontés à l’inconnu, n’ont souvent qu’un seul recours : l’occulte. » (p. 62-63)
Biographie de l’auteur
Né en 1958 à Port-au-Prince, agronome de formation, Gary Victor est chroniqueur et journaliste en Haïti et a occupé différents postes au sein de la fonction publique haïtienne. Depuis 1981, ce citoyen engagé écrit une œuvre en prose dans laquelle se mêlent théâtre, nouvelles et romans. On y retrouve, entre autres, À l’angle des rues parallèles 1 1 Gary Victor, À l’angle des rues parallèles, Port-au-Prince, C3 Éditions, 2014 [Vents d’ailleurs, 2003 ; L’Imprimeur II, 2000], 176 p., disponible en format beau livre. (Prix du Livre insulaire Ouessant en 2003), Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin 2 2 Gary Victor, Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin, La Roque-d’Anthéron, Vents d’Ailleurs, 2004, 192 p., disponible en format beau livre et ePub. (Prix RFO en 2004) et, plus récemment, Le violon d’Adrien 3 3 Gary Victor, Le violon d’Adrien, Montréal, Mémoire d’encrier, 2023, 192 p., disponible en format poche, PDF et ePub. . Publiés en Haïti, en France et au Canada, les ouvrages de cet écrivain témoignent de son esprit rebelle et de son recul critique vis-à-vis de la vie sociale haïtienne. Récipiendaire de nombreux prix et distinctions, Gary Victor obtient le Prix du Rayonnement de la langue et de la littérature françaises de l’Académie française en 2018.
Résumé
Publié pour la première fois en 2007, Treize nouvelles vaudou dévoile des expériences de l’occulte dans lesquelles horreur et plaisir se confondent d’une manière aussi inattendue qu’inévitable. La soif de pouvoir et d’argent dicte les actions des uns, tandis qu’ailleurs, c’est en réponse à l’injustice que les autres se vengent. Dans ce recueil, la sorcellerie s’empare aléatoirement de la vie de tout un chacun et les forces invisibles qui guident l’individu brouillent les délimitations entre les mondes rêvés et réels. Sorts, cérémonies et ironie se côtoient alors dans le vaudou 4 4 On utilise aussi l’orthographe « vodou » pour désigner l’ensemble des pratiques de la religion haïtienne. Nous emploierons la graphie « vaudou » dans ce guide pour respecter le choix de l’auteur. haïtien de Gary Victor et, derrière le récit de ces histoires incroyables, se profilent les questionnements fondamentaux sur lesquels les constructions des identités individuelle et collective s’appuient. Entre dérision et superstition, Victor partage ici une partie de la réalité, voire de la normalité, du peuple haïtien.
Situer l’œuvre
L’écrivain Gary Victor est connu notamment pour sa compréhension profonde des contradictions présentes au sein de la société haïtienne. Le tour de force qu’il opère dans Treize nouvelles vaudou est certainement sa manière de mettre en relief les liens importants qui existent entre l’état de la politique haïtienne et les croyances vaudou. En le lisant, on constate que « le vodou, comme n’importe quel système religieux, renvoie à la fois à une problématique d’identité culturelle, qu’il remplit un rôle essentiel dans l’histoire politique d’Haïti et [qu’il] implique une conception particulière […] des rapports au développement économique 5 5 Laënnec Hurbon, « Le statut du vodou et l’histoire de l’anthropologie », Gradhiva, no 1, 2005, § 1, http://journals.openedition.org/gradhiva/336 (10 octobre 2023). ».
En effet, en Haïti, le vaudou s’enracine dans l’histoire de la traite négrière et fait se rencontrer les esprits lwas – qui ont traversé l’Atlantique, de l’Afrique à l’Amérique – et les traditions et nomenclatures chrétiennes, amenés sur l’île de Saint-Domingue par les esclavagistes français. Un événement marquant dans l’histoire du vaudou est la cérémonie de Bois Caïman d’août 1791, durant laquelle le prêtre vaudou et nègre marron Dutty Boukman est nommé « chef suprême de la révolte 6 6 Dantès Bellegarde, Histoire du peuple haïtien (1492-1952), Port-au-Prince, Les Éditions Fardin, 2004 [1953], p. 64. ». Cette cérémonie et la révolte qui l’a suivie sont considérées comme les éléments déclencheurs de l’insurrection des esclaves de la colonie de Saint-Domingue, celle-ci ayant mené à la création d’Haïti en 1804, première république noire libre au monde.
Cependant, jusqu’à la fin du XXe siècle, le vaudou est considéré pour plusieurs comme une forme de magie noire et de sorcellerie pratiquée par les paysans. Il est également perçu comme un culte sataniste par les Églises protestante et catholique. Les personnes qui pratiquent le vaudou sont ainsi soumises à une infinité de répressions au cours de l’histoire. Ce n’est qu’en 1987 que le vaudou obtient le statut de religion officielle 7 7 Le problème qui persiste concerne alors la laïcité de l’État, comme l’explique Laënnec Hurbon dans son article « Le statut du vodou et l’histoire de l’anthropologie », op. cit. , soit un an après la chute du régime dictatorial des Duvalier 8 8 Pour en connaître davantage sur le régime père-fils des Duvalier, vous pouvez consulter cet article de Nicolas Laffage-Bouchard : « Il y a 50 ans, François Duvalier était assermenté comme président d’Haïti », Perspective Monde, Université de Sherbrooke, 28 octobre 2007, https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMAnalyse/560 (14 décembre 2023). Pour des informations plus précises sur le lien existant entre le vaudou et la montée au pouvoir de François Duvalier, consultez ce texte de Dimitri Béchacq : « La construction d’un vodou haïtien savant. Courants de pensée, réseaux d’acteurs et productions littéraires. Le paradigme africaniste », Vodou (Jacques Hainard et al. dir.), Genève, Musée d’ethnographie de Genève, coll. « Tabou », 2007, p. 34-40. , qui a duré 30 ans et à travers lequel Jean-Claude Duvalier (Bébé Doc) a succédé à son père, François Duvalier (Papa Doc). Dans ce contexte, si le livre de Gary Victor ne nous invite pas forcément à célébrer le vaudou, il nous invite tout de même à porter en quelque sorte des lunettes vaudou pour faire face à des événements qui dépassent l’entendement.
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Esthétique de l’œuvre
Treize nouvelles vaudou est une œuvre complexe dans laquelle le sens de l’humour de l’auteur point subtilement au moment le plus inattendu. Son style d’écriture rappelle alors celui d’écrivains célèbres comme Maupassant, Edgar Allan Poe et Philip K. Dick. Alliant le suspense au réalisme merveilleux, les nouvelles de Victor accaparent toute l’attention du lectorat avec leur rythme effréné. Les conceptions du monde qu’elles mettent de l’avant, à travers l’emploi de mots en créole haïtien et en créant un lien indissoluble entre l’imaginaire vaudou et la réalité des personnages, offrent un point d’entrée vers la culture haïtienne pour les lecteurs et lectrices qui ne connaissent pas celle-ci. Avec frénésie, Gary Victor multiplie ses interventions pour nous assurer de l’authenticité des histoires racontées qui brouillent définitivement les frontières que nous pensons connaître entre le visible et l’invisible. En effet, pour l’écrivain, en Haïti, « le monde réel est un espace où le réel et l’imaginaire sont si imbriqués qu’on n’est plus capable de faire le distinguo. […] [La] réalité est donc quelque chose de complexe, de mouvant, un corps à corps fabuleux dans un espace où les sentiments sont constamment exacerbés 9 9 Propos de Gary Victor recueillis par Jobnel Pierre, « Gary Victor. La société haïtienne entre sa mémoire et ses dieux », loc. cit., p. 436. ».
Ressources
Spotify et Mémoire d’encrier, « Le bruit des livres », https://podcasters.spotify.com/pod/show/memoiredencrier/episodes/Gary-Victor-e28aal2 (14 mars 2024).
La maison d’édition Mémoire d’encrier a célébré ses 20 ans en 2023, et pour l’occasion, elle a produit le balado Le bruit des livres qui présente entre autres Gary Victor qui raconte certains de ses souvenirs, revisite son œuvre et lit des extraits de ses livres.
Chemla, Yves et Thomas C. Spear, « Gary Victor », Île en île, 5 juillet 2021, http://ile-en-ile.org/victor_gary/ (14 mars 2024).
Le site internet intitulé Île en île constitue une référence majeure dans le domaine des littératures francophones des îles. Une page est consacrée à la carrière et à l’œuvre de Gary Victor.
Petit-Frère, Dieulermesson, « Haiti-Littérature : Treize nouvelles vaudou – cynisme, mythes, réalités », AlterPresse, 27 juin 2012, https://www.alterpresse.org/spip.php?article13038 (14 mars 2024).
Écrite par Dieulermesson Petit-Frère, cette recension plus émotive de Treize nouvelles vaudou insiste sur le fait que Gary Victor présente l’aspect maléfique du vaudou dans son recueil de nouvelles, en faisant abstraction des côtés positifs de cette religion.
Price-Mars, Jean, Ainsi parla l’Oncle suivi de Revisiter l’Oncle, Montréal, Mémoire d’encrier, coll. « Essai », 2020, 300 p., disponible en format poche, PDF et ePub.
Paru pour la première fois en 1928, l’essai Ainsi parla l’Oncle du médecin, ethnographe, homme d’État et écrivain Jean Price-Mars (1876-1969) est d’une importance capitale dans l’histoire de la pensée et de la littérature haïtiennes. Cet ouvrage, qui a également inspiré les penseurs du courant de la Négritude, est un point de repère pour de nombreux écrivains encore aujourd’hui.
Glossaire
Lwas
Les lwas, qui sont particulièrement présents dans la tradition américaine, sont des esprits qui agissent à titre de représentants des divinités inaccessibles vaudou. Ils forment un intermédiaire entre le monde surnaturel et le monde humain. Ils peuvent rendre des services en échange d’offrandes ou de sacrifices 10 10 Audrey Feather, « Les Lwas du vaudou », Histoires de l’ombre, 17 novembre 2020, https://histoiresdelombre.fr/les-lwas/ (14 mars 2024). . Le vaudou possédant des sources et origines multiples, on peut rapprocher les Lwas d’Haïti et de Louisiane des Orishas dans les traditions yorubas 11 11 Audrey Feather, « Le vaudou : au-delà des clichés… », Histoires de l’ombre, 16 novembre 2020, https://histoiresdelombre.fr/la-veritable-histoire-du-vaudou/#more-107 (14 mars 2024). .
Nègre marron
Cette expression fait référence aux personnes noires asservies ayant fui la plantation de leur maître, aux esclaves. Si le mot « nègre » s’inscrit dans l’histoire de l’esclavage et du racisme, il est tout aussi important de remarquer qu’en créole haïtien « nèg » signifie « homme ». Ou plutôt, comme le dit le célèbre écrivain Frankétienne : « Le “nègre”, en créole, c’est l’être humain 12 12 Propos de Frankétienne recueillis par Éléonore Sulser, « “Le nègre, en créole, c’est l’être humain” », Le temps, 18 mars 2011, https://www.letemps.ch/culture/negre-creole-cest-letre-humain (31 octobre 2023). . » Puis, le terme « marronnage », qui vient du mot espagnol « cimarrón », se traduit par « s’échapper ou fuir ». Les esclaves marrons se réfugiaient généralement dans « les montagnes et les hautes forêts au cœur de l’île 13 13 Jacques Leclerc, « Les esclaves marrons », L’aménagement linguistique dans le monde, Québec, CEFAN, Université Laval, https://www.axl.cefan.ulaval.ca/afrique/marrons.htm (31 octobre 2023). », où ils vivaient en groupes.
Réalisme merveilleux
Le réalisme merveilleux est le courant littéraire haïtien fondamental auquel l’écrivain Jacques Stephen Alexis a consacré sa communication « Du réalisme merveilleux des Haïtiens » lors du premier Congrès international des écrivains et artistes noirs à Paris en 1956 14 14 Louis-Philippe Dalembert et Lyonel Trouillot dir., Haïti. Une traversée littéraire, Paris / Haïti, Culturesfrance / Philippe Rey / Presses nationales d’Haïti, coll. « Cultures Sud », 2010, p. 61-62. . Ce courant jumelle le réalisme, qui cherche à reproduire la réalité le plus fidèlement possible, et le merveilleux qui, pour Alexis, est « l’imagerie dans laquelle un peuple enveloppe son expérience 15 15 Jacques Stephen Alexis, « Du réalisme merveilleux des Haïtiens », Présence africaine, vol. 1-2, nos 165-166, 2002 [1956], p. 109. ». Le regroupement des deux notions permet de témoigner plus intimement de l’expérience du monde que recèle l’imaginaire haïtien.
Crédits
L’Espace de la diversité reconnaît l’aide financière du Conseil des Arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts de Montréal, de la Société de développement des entreprises culturelles et de la Fondation Lucie et André Chagnon.
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www.espacedeladiversite.org
Livres connexes
- 1 Gary Victor, À l’angle des rues parallèles, Port-au-Prince, C3 Éditions, 2014 [Vents d’ailleurs, 2003 ; L’Imprimeur II, 2000], 176 p., disponible en format beau livre.
- 2 Gary Victor, Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin, La Roque-d’Anthéron, Vents d’Ailleurs, 2004, 192 p., disponible en format beau livre et ePub.
- 3 Gary Victor, Le violon d’Adrien, Montréal, Mémoire d’encrier, 2023, 192 p., disponible en format poche, PDF et ePub.
- 4 On utilise aussi l’orthographe « vodou » pour désigner l’ensemble des pratiques de la religion haïtienne. Nous emploierons la graphie « vaudou » dans ce guide pour respecter le choix de l’auteur.
- 5 Laënnec Hurbon, « Le statut du vodou et l’histoire de l’anthropologie », Gradhiva, no 1, 2005, § 1, http://journals.openedition.org/gradhiva/336 (10 octobre 2023).
- 6 Dantès Bellegarde, Histoire du peuple haïtien (1492-1952), Port-au-Prince, Les Éditions Fardin, 2004 [1953], p. 64.
- 7 Le problème qui persiste concerne alors la laïcité de l’État, comme l’explique Laënnec Hurbon dans son article « Le statut du vodou et l’histoire de l’anthropologie », op. cit.
- 8 Pour en connaître davantage sur le régime père-fils des Duvalier, vous pouvez consulter cet article de Nicolas Laffage-Bouchard : « Il y a 50 ans, François Duvalier était assermenté comme président d’Haïti », Perspective Monde, Université de Sherbrooke, 28 octobre 2007, https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMAnalyse/560 (14 décembre 2023). Pour des informations plus précises sur le lien existant entre le vaudou et la montée au pouvoir de François Duvalier, consultez ce texte de Dimitri Béchacq : « La construction d’un vodou haïtien savant. Courants de pensée, réseaux d’acteurs et productions littéraires. Le paradigme africaniste », Vodou (Jacques Hainard et al. dir.), Genève, Musée d’ethnographie de Genève, coll. « Tabou », 2007, p. 34-40.
- 9 Propos de Gary Victor recueillis par Jobnel Pierre, « Gary Victor. La société haïtienne entre sa mémoire et ses dieux », loc. cit., p. 436.
- 10 Audrey Feather, « Les Lwas du vaudou », Histoires de l’ombre, 17 novembre 2020, https://histoiresdelombre.fr/les-lwas/ (14 mars 2024).
- 11 Audrey Feather, « Le vaudou : au-delà des clichés… », Histoires de l’ombre, 16 novembre 2020, https://histoiresdelombre.fr/la-veritable-histoire-du-vaudou/#more-107 (14 mars 2024).
- 12 Propos de Frankétienne recueillis par Éléonore Sulser, « “Le nègre, en créole, c’est l’être humain” », Le temps, 18 mars 2011, https://www.letemps.ch/culture/negre-creole-cest-letre-humain (31 octobre 2023).
- 13 Jacques Leclerc, « Les esclaves marrons », L’aménagement linguistique dans le monde, Québec, CEFAN, Université Laval, https://www.axl.cefan.ulaval.ca/afrique/marrons.htm (31 octobre 2023).
- 14 Louis-Philippe Dalembert et Lyonel Trouillot dir., Haïti. Une traversée littéraire, Paris / Haïti, Culturesfrance / Philippe Rey / Presses nationales d’Haïti, coll. « Cultures Sud », 2010, p. 61-62.
- 15 Jacques Stephen Alexis, « Du réalisme merveilleux des Haïtiens », Présence africaine, vol. 1-2, nos 165-166, 2002 [1956], p. 109.