Mykonos

Publication

Montréal, Québec : Héliotrope, 2018
Mykonos
ISBN: 978-2-924666-58-6

Description : 120 pages
Type de document : Livre imprimé
Niveau : 2e cycle du secondaire, collégial

Biographie

Olga Duhamel-Noyer est une écrivaine et éditrice québécoise, née à Montréal en 1970. D’abord formée dans une école de beaux-arts, elle aura soumis un projet entièrement textuel, à vocation poétique pour l’obtention de son diplôme. Lectrice de toujours, initiée à la littérature par la bibliothèque de ses parents, elle s’est finalement dirigée vers le milieu des lettres, habitée par un amour de la lecture qui s’est finalement matérialisé sous la forme du métier d’éditrice et, plus tard, d’écrivaine. Directrice littéraire des éditions Héliotrope, elle a également publié, chez ce même éditeur, cinq titres : les romans Highwater (2006), Destin (2009), Le rang du cosmonaute (2014), Mykonos (2018), Une autre vie est possible (2021), ainsi que l’essai Motel univers : Bienvenue au Québec (2006). Sa première publication, Highwater, s’est retrouvée, à sa parution, parmi les finalistes du prix Anne-Hébert, récompense franco-canadienne destinée aux primo-romanciers. Son roman Mykonos a quant à lui fait partie de la sélection du prix France-Québec.

Olga Duhamel-Noyer - Crédit Les Marois
Photo: Les Marois

Extrait

« En soirée, ils ont décidé d’aller faire un tour vers les célèbres moulins à vent. Ils ne sont pas les seuls, même une fois le soleil couché, beaucoup de touristes se promènent du côté de Kato Myli. Les couples sont particulièrement nombreux à s’attarder dans ce lieu ouvert et fortement venté. Ils suivent les chemins de pierres, s’appuient contre les murets, se prennent en photos et se font des promesses en contemplant les gros moulins blancs soigneusement éclairés. Sebastian rit parce qu’il vient d’apercevoir un peu plus loin deux hommes assez âgés qui profitent de la nuit pour se tenir la main. Ils portent des vêtements de lin clair et des sandales. Christopher s’amuse à les imiter, il casse ses poignets et se déhanche en regardant avec langueur Sebastian. Ils s’interrompent en croisant un groupe de jeunes femmes grecques, particulièrement jolies, qui jettent un regard interrogateur sur leurs simagrées. Jules trouve la scène absurde. Pavel n’a pas suivi. En bas, le long de la mer, il vient de reconnaître la Petite Venise. Elle apparaît sous un tout autre angle de vue d’ici. En redescendant, ils traversent le parking sauvage qui occupe un des rares terrains vagues du village. On ne sait plus où mettre les voitures. Les innombrables motos sont un problème aussi. Toutes ces carrosseries rutilantes encerclent le petit parc pour enfant et trois balançoires rouillées. Pavel s’efforce de chasser la pensée qu’il vient d’avoir pour son petit frère. L’imaginer jouer dans un parc aussi triste le trouble.» (p. 84-85) 

Résumé de l’œuvre

Quatre amis, Christopher, Sebastian, Jules et Pavel, de jeunes adultes qui encore se découvrent, voyagent pour la première fois ensemble, loin de leur domicile. Leur destination : Mykonos, île grecque prisée des touristes pour ses longues plages, ses eaux diaphanes et sa vie nocturne effervescente. Sitôt arrivés à l’appartement de l’oncle de Christopher, ils se lancent à la découverte de cette île qui leur promet liberté et hédonisme. Dès leurs premiers jours, ils découvrent un lieu mythique, mais qui n’a su résister au tourisme de masse. Qu’importe, à Mykonos, la liberté c’est d’aller à la plage et dans les clubs, où l’on s’abandonne au son d’une musique rythmée et envoûtante. 

Là, ils se trouvent parmi d’autres jeunes en rut, séduisent des femmes, rencontrent de singuliers personnages, comme Dimitri, Kimon et Yannis, qui s’intéressent particulièrement à Pavel. Ils invitent le groupe à des soirées exclusives où coule à flots l’alcool. À mesure que progresse le récit, un inconfort s’installe dans le groupe, qui de plus en plus se fait moqueur des homosexuels en grand nombre à Mykonos, et Pavel s’en distancie. Alors qu’il s’éloigne du groupe, il se rapproche de ces hommes rencontrés au hasard lors du voyage et qui semblaient s’intéresser à lui. Toutefois, le danger se pointe. Leur dernier soir, galvanisés par l’alcool et sous l’influence d’une masculinité néfaste, les amis de Pavel, devant un affront au groupe, commettent une impardonnable bavure. Le drame s’ensuivra et arrachera aux amis les derniers résidus d’innocence.

Situer l’œuvre

L’œuvre de Duhamel-Noyer est sans contredit un roman. Il est en prose, met en scène des personnages fictifs, adopte des éléments du schéma actanciel (situation initiale, l’élément déclencheur, les péripéties, le dénouement, etc.) et propose un récit, quoique réaliste, qui s’inscrit dans la fiction. L’entièreté du roman se déroule sur l’île grecque de Mykonos. Cette île égéenne englobe quelques villes, dont la plus importante, éponyme, accueille les protagonistes du roman. D’un point de vue temporel, chaque chapitre correspond à une journée de la semaine; le récit débute un mercredi et se clôt une semaine plus tard. Outre ces mentions, le temps calendaire compte peu, son évocation étant secondaire. Le récit est surtout structuré à partir de données spatiotemporelles : l’opposition entre les activités diurnes et nocturnes, qui rythment le récit, ainsi que les nombreux lieux fréquentés et visités par les personnages, autour desquels s’articule l’action. 

Nous pouvons par ailleurs raisonnablement penser que le roman se déroule lors de la période estivale, puisque l’île est assaillie par une horde de touristes. Malgré ce flou qui entoure le moment précis durant lequel se déroule l’histoire (le roman ne fait jamais mention d’une année précise), il est possible, à partir de certains indices, de déduire que l’ensemble du roman se déroule à l’époque contemporaine. Par exemple, la musique jouée dans les clubs, textuellement citée par le narrateur; ou encore, l’évocation de figures hollywoodiennes phares (Shrek, Bugs Bunny) et la mention de l’utilisation de DVD. Ce flou quant à la temporalité du texte rend l’association à un contexte sociohistorique difficile.  

Les quatre principaux personnages du roman n’appartiennent pas, a priori, à des communautés particulières. Le cas de Pavel est cependant plus ambigu, puisqu’il s’isole des autres, a des rêves homoérotiques, sympathise avec des locaux, s’éprend de Kimon et refuse de participer aux âneries de ses camarades. Le narrateur joue de cette ambiguïté qui devient, dans le roman, un nœud important, se déliant seulement dans le dernier acte. En revanche, d’autres personnages, secondaires, appartiennent clairement à la communauté homosexuelle. Dimitri, Yannis et Kimon en font partie et tous manifestent à l’égard de Pavel une curiosité. Leurs apparitions sont cependant éparses, même si leur rôle mineur demeure capital et prend tout son sens seulement à la fin du roman.

Thématiques

Les thématiques choisies sont les suivantes: premièrement, la destruction de l’environnement (liée au tourisme de masse) et, deuxièmement, l’homophobie et l’intolérance. 

Le premier thème qui sera abordé est celui de la destruction de l’environnement. Il fait directement écho à l’enjeu du tourisme de masse, bien présent tout au long du roman. Il se cristallise par ailleurs dans une dichotomie entre le caractère édénique de Mykonos, et la désolation laissée par les touristes. Comment ce contraste apparaît-il textuellement? Les descriptions des paysages de l’île, des falaises, des vastes plages de sable doré, des criques, des eaux cristallines, du roc, côtoient les descriptions de lieux ravagés par le tourisme, qui ont perdu leur charme. Les mêmes plages sont jonchées de déchets. Il y a un manque de considération manifeste des touristes pour le territoire qui les accueille, la nature ravagée par la culture humaine de la surconsommation et de l’opulence. En ce sens, le roman, même si c’est en filigrane, propose également une critique du tourisme de masse et ses effets néfastes. L’insouciance des quatre personnages contribuerait-elle à la dégradation de Mykonos? Lorsque les jeunes débarquent à Mykonos avec comme seule objectif de vivre d’excès, la nature écope. Inutile donc de s’en soucier elle sera vite un souvenir. 

Activité proposée

Pouvez-vous repérer des extraits du roman dans lesquels se retrouve le thème de la destruction de l’environnement? Par quels moyens textuels l’autrice met-elle en scène cette thématique? 

Dans un second temps, nous traitons de ce qui est sans doute le thème le plus important du roman : l’homophobie. Ce dernier est inextricablement lié aux sous-thèmes de l’intolérance et de la masculinité toxique. Il importe d’abord de mentionner que le choix de Mykonos pour situer le récit n’est sans doute pas anodin. En effet, l’île est réputée pour sa tolérance et son hospitalité envers la communauté homosexuelle, qui trouve refuge dans ce petit havre égéen. Il va dès lors de soi que l’intrigue du roman soit liée à cet important thème. Les quatre jeunes hommes sont vite confrontés, une fois arrivés à destination, à une altérité nouvelle et libérée, mais aussi inconnue. L’inconfort ressenti par certains membres du groupe par rapport à cette sexualité libérée est mainte fois décrit. Puis se produit un glissement : les observations se mutent en discours homophobe (celui des amis, à l’exception de Pavel), injurieux, voire violent. Un discours amplifié par l’effet de groupe et par la volonté de chacun d’affirmer haut et fort sa masculinité, puisque nul, pas même Pavel, n’ose s’interposer. Impressionner et séduire, voilà ce à quoi pourraient se réduire les objectifs de ces jeunes hommes. Injustement, ces moqueries demeurent impunies. Le dernier acte du roman témoigne de la cruauté des discours qui atteignent alors leur paroxysme. Les amis se livrent ainsi à une démonstration de force puérile pour gagner en respect et établir une sorte de domination. Ces dérives mènent à la violence, certes parfois involontaire, mais bien réelle, qui entraîne des conséquences graves.

Ce que l’œuvre parvient à bien mettre en lumière est la condition paradoxale des groupes marginaux sur l’île. Alors que celle-ci se fait généralement accueillante et les tire des marges où ils sont injustement confinés, une masse de touristes dont des jeunes venus pour faire la fête, repousse à nouveau vers les marges ces communautés. La surpopulation touristique entraîne des effets préjudiciables à la communauté LGBTQ2+ (mais plus particulièrement homosexuelle) qui historiquement trouvait refuge à Mykonos. Devant un afflux aussi massif de touristes, ce havre en est-il toujours un? 

  • Expliquez en quoi le tourisme de masse contribue à marginaliser la communauté homosexuelle à Mykonos. 
  • Pouvez-vous identifier comment se manifeste la violence (verbale,
    physique) à l’égard de cette communauté?

Esthétique

Sur le plan esthétique, le roman doit son caractère envoûtant à ce style neutre, descriptif et itératif qui insiste sur les ambiances. Il s’agit de restituer au lecteur une expérience vécue par les personnages. L’intrigue se déploie donc souvent autour de ce qu’ils vivent, et sentent, pour donner aux descriptions une épaisseur qui se rapproche de ladite expérience. Les perceptions et les sensations sont décrites avec minutie, et occupent une part importante du texte. Les personnages fréquentent des lieux où les ambiances et les atmosphères comptent pour beaucoup (à savoir, dans ce contexte de sexualité débridée et d’hédonisme, les plages, les fêtes, les clubs, etc.); elles sont abondamment décrites et confèrent au texte cette particularité d’envoûtement. Le style itératif accentue cet effet, puisque les personnages, en fréquentant des lieux similaires, rejouent souvent les mêmes scènes et s’exposent à des expériences similaires. Cette insistance sur les ambiances crée donc auprès du lecteur cet effet d’envoûtement, en plus de voiler le récit d’une atemporalité, même s’il se déroule durant une semaine bien circonscrite par le péritexte. 

D’un point de vue stylistique, le roman se range du côté d’une narrativité neutre. Bien qu’il n’appartienne pas à un courant littéraire en particulier, le roman évoque l’écriture dite blanche par la neutralité et le minimalisme de sa prose (au sens où la syntaxe demeure simple et les propositions ne s’enchevêtrent pas). L’écriture blanche apparaît dans la littérature française de l’après-guerre à la suite des innovations formelles, génériques, narratives et stylistiques des années 60. Cette expression, écriture blanche, dont se revendique ouvertement Duhamel-Noyer, qualifie bien son œuvre. L’écriture blanche se caractérise par un style dépouillé, neutre, dénué de fioritures descriptives et près du réel; des particularités qui conviennent pour décrire Mykonos. Par exemple, les personnages sont assez peu décrits, tant d’un point de vue physique que psychologique. Leurs relations prennent le pas. Ce procédé permet donc au texte de décrire des enjeux complexes et difficiles avec une certaine distance, voire une objectivité, mais également avec réalisme, sans que son parti pris soit évident. 

Par ailleurs, l’autrice utilise plusieurs procédés stylistiques différents qui enrichissent l’œuvre. Elle est parsemée de passages (et dialogues) dont certaines phrases sont mises en italique, puisqu’elles proviennent d’un idiome différent du français. Leur régularité et leur récurrence mettent l’accent sur la particularité linguistique des quatre personnages, qui ne sont au fond que des touristes, des étrangers, loin de la culture locale. Il s’agit d’un détail menu, mais significatif, puisque le thème de la marginalité et de la centralité (ou encore de l’étrangeté et du commun) noue le récit. Ce procédé participe d’ailleurs d’une série d’oppositions et de contrastes sur lesquels se construit le roman. La tension entre l’insouciance des touristes à l’égard de l’île et la désolation saillante de celle-ci en est un exemple fort. Elle est mise en évidence par l’élaboration de champs sémantiques qui correspondent aux grands thèmes du texte : l’insouciance et la jeunesse, le plaisir, l’hédonisme, la désolation, l’intolérance, mais aussi la nature, la culture (au sens où elle s’oppose à nature), le tourisme, soit tous ces thèmes d’importance relative, mais dont la présence est cruciale à la constitution de l’intrigue et du récit. 

Ressources

Comparaison avec un autre roman : Petites cendres ou la capture de Marie-Claire Blais 

Le roman d’Olga Duhamel-Noyer pourrait, à certains égards, être comparé à Petites cendres ou la capture, de Marie-Claire Blais, autre roman québécois publié en 2019 et s’inscrivant dans l’univers de son immense cycle Soifs. Les styles des deux romans sont, certes, diamétralement opposés : l’un adopte ce style dépouillé, avec des phrases parfois brèves et incisives, alors que l’autre propose un style singulier par de très longues et amples phrases, près du stream of consciousness anglo-saxon, où se superposent les propositions. Malgré tout, on retrouve dans la prose des deux autrices une volonté appuyée de créer des ambiances et des atmosphères envoûtantes, dans des lieux bordés par la mer et où la nuit, plus encore que le jour, donne en spectacle l’humanité. 

Entrevues avec l’autrice 

« La traversée du réel ». Un entretien avec Olga Duhamel-Noyer » de Julien Lefort-Favreau  : Ce premier entretien a été mené quelques années avant la publication de Mykonos. L’autrice y évoque ses débuts, son premier roman Highwater, ses premiers amours littéraires, la singularité de sa prose et ses inspirations. Elle parle par ailleurs de sa démarche et de sa posture d’autrice. http://salondouble.contemporain.info/antichambre/la-travers-e-du-r-el BROKEN LINK

« Olga Duhamel-Noyer – Héliotrope » Association nationale des éditeurs de livres  : Dans ce second entretien, celui-ci sous prenant la forme d’une vidéo, l’autrice évoque ses premiers contacts avec la lecture, le façonnement de ses armes dans le milieu littéraire, son éthos d’éditrice, sa venue à l’écriture, ainsi que la maison d’édition Héliotrope, où elle s’investit depuis sa fondation en tant que directrice littéraire.

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Glossaire

Masculiniste

Épithète utilisée pour décrire les propos injurieux tenus par certains personnages. Cela signifie un discours machiste, sexiste, intolérant et homophobe qui vise à préserver un rapport de domination au sommet duquel règne l’homme et l’hétéronormativité. En somme, il s’agit de discours toxiques sur le genre et la sexualité. 1 1 Francis Dupuis-Déri, “Le « masculinisme » : une histoire politique du mot (en anglais et en français)”, Recherches féministes, vol. 22, no2, 2009, 97–123.

Autres définitions

Hétérotopie

Terme proposé par Michel Foucault pour désigner des espaces clos, discontinus du reste du monde, qui correspondent à une spatialisation utopique. Pour les communautés marginales visitant Mykonos pour se mettre à l’abri du monde, l’île devient un espace hétérotopique, au sens où ils peuvent s’afficher au grand jour, sans jugement. 2 2 Michel Foucault, « Des espaces autres », Empan, vol. no54, no. 2, 2004, p. 12-19.

Autres définitions

Hédonisme

Dans ce guide, le terme renvoie à l’attitude des jeunes touristes qui fréquentent Mykonos. Il s’agit d’un principe qui place le plaisir, la jouissance et la satisfaction sensorielle au centre de l’existence. Au sens où nous l’entendons, l’hédonisme recoupe également tous les excès commis par les jeunes dans leur quête insatiable de plaisir, soient-ils charnels, liés à la consommation d’alcool ou encore sensoriels. 3 3 Michel Martin, « 2. Les hédonismes », Hédonisme et responsabilité. Une éthique pour le plaisir, sous la direction de Martin Michel, De Boeck Supérieur, 2009, p. 21-28.

Autres définitions

Surtourisme

Désigne une forme de tourisme de masse qui entraîne des conséquences matérielles et environnementales négatives dans les destinations prisées, au détriment des communautés locales. La saturation d’espaces touristiques, l’accumulation de détritus, le flétrissement de la nature et la dégradation des attractions (naturelles ou non) en sont des manifestations. 4 4 Maria Gravari-Barbas, “Du surtourisme aux nouvelles formes de tourisme?”, Cahiers français, 2021, vol. 1, p. 38-47.

Autres définitions

Crédits

L’Espace de la diversité reconnaît l’aide financière, du Conseil des Arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts de Montréal, de la Société de développement des entreprises culturelles et de la Fondation Lucie et André Chagnon.

  • Conseillère-experte en littérature : Lorrie Jean-Louis 
  • Coordination : Selma Guessous 
  • Recherche et rédaction : Philippe Gendron-Turcotte 
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Espace de la diversité 

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